En aparté, les Affiches de Grenoble et du Dauphiné
Dans une récente interview accordée à Les Affiches de Grenoble et du Dauphiné, Mathieu Janin, Président de SLS Actiparc, s’est confié sur l’évolution de son entreprise, ses aspirations futures et les projets en cours de réalisation. Cette discussion offre un aperçu privilégié des initiatives stratégiques et des valeurs qui animent SLS Actiparc sous la direction de Mathieu Janin.
Nous sommes confortablement installés dans le hall de SLS Actiparc Sillon Alpin, au milieu des allées et venues. Aussi, pourquoi avoir choisi cet endroit pour l’entretien et que suscite pour vous cette effervescence ?
M.J. On est là au coeur du parc d’activité, j’y croise des entre- preneurs, des prospects, des collaborateurs… Être au milieu de l’écosystème, c’est pouvoir être au plus proche de ses clients. C’est de là que je peux sentir très vite les difficultés pour pouvoir les résoudre au plus tôt, et répondre, en m’ajus- tant tout aussi rapidement, aux besoins des clients, voire
en les anticipant. Cinquante entreprises et 350 salariés sont actuellement accueillis sur les 40 000 m2 de surface logistique et industrielle que nous avons rénovées, mises aux normes, et que nous louons désormais aux entreprises. C’est une pépi- nière qui fourmille ! (rire)
Ce site sur lequel vous avez investi 30 millions d’euros depuis 2017, possède une surface totale d’environ60 000 m2. Allez-vous aussi construire sur les 20 000 m2 restants ?
M.J. Bien sûr, nous allons continuer à investir. Ce projet va coûter 100 millions d’euros au global, en immobilier et process. Les banques et les clients me font confiance, parce que je tiens mes engagements. Et nous avançons plus rapidement que les autres. Grâce à mon ré- seau et à mes partenaires, avec lesquels je travaille depuis 25 ans, nous sommes capables de livrer des usines clé-en-main sur un calendrier de 8 à 10 mois, contre 18 à 24 mois sur ce type de projet immobilier. Mon ambition est que d’ici trois ans, nous atteignons les 500 emplois créés, dont 200 par le biais de la réinsertion.
C’est là une valeur forte du projet que vous portez ?
M.J. Oui, dans sa capacité à créer de l’emploi industriel, artisanal et tertiaire. Nous por- tons aussi des valeurs sociales fortes, où j’inclus l’intégration des personnes en situation de handicap. L’ADN du parc s’est ainsi construit autour d’un esprit de famille et une ambiance bienveillante entre les locataires. Et sa force est de savoir mêler les générations, les profils, et toutes les tailles d’entreprises.
Quelles sont les dernières venues ?
M. J. Au nombre des indépen-dants, il y a Alex B, monteur vidéo, qui travaille pour des youtubeurs. C’est fun, cela amène du peps, c’est bien ! La start-up Heliup qui fabrique des panneaux photovoltaïques légers, finalise, quant à elle, la fabrication d’une nouvelle ligne de production pour septembre prochain. Et le groupe Lhyfe, va y créer une usine de production d’hydrogène vert, contractualisée pour la mi-2025, avec la société Hympulsion, créateur de mobilité propre à l’échelle du territoire Auvergne-Rhône-Alpes.
Qu’est-ce qui attire les entreprises chez SLS, pourtant situé à plus de 30 minutes de Grenoble et Chambéry ?
M.J. Le projet que nous portons les intéresse. Nous sommes le premier parc d’activité à énergie positive. Nous produisons de l’énergie électrique à hauteur de 1,6 gi-gawattheure (GWh), soit plus que nous n’en consommons. Le tout, en mixant les sources d’énergie verte : nous avons une éolienne, bientôt deux, des panneaux photovoltaïques installés sur les toits des bâtiments, d’autres au niveau des ombrières de parking, et nous allons être raccordés à une centrale hydroélectrique locale.
Et sur le plan logistique ?
M.J. Le site dispose aussi de deux kilomètres de voie ferrée connectée à l’axe Grenoble-Chambéry, via une convention d’utilisation signée avec SNCF Réseau. C’est la réhabilitation de ces infrastructures ferroviaires qui a permis de convaincre, en 2021, le géant Alstom d’y implanter son nouveau centre de modernisation et de rétrofit du matériel sur rails, où déjà plusieurs tramways ont été remis au goût du jour. Nous misons par bon sens sur le rail. De fait, pourquoi continuer à faire passer 300 camions qui polluent par la route, alors que l’on peut utiliser le train de marchandises? L’idée est aussi de réunir les artisans, les industriels, les logisticiens pour produire et acheter local et donc recréer des circuits-courts. Nous anticipons aussi les besoins de demain, en soutenant le développement de la filière hydrogène. C’est là encore, toujours du bon sens.
Pourquoi avoir retenu la friche Ascométal du Cheylas ?
M.J. Pour l’histoire de ce site emblématique. Berceau de la houille, c’est l’ancien site des Hauts Fourneaux et Forges d’Allevard où plus d’une demi-douzaine d’appareils hydrauliques concouraient au travail du minerai et du métal. Je n’ai rien inventé. J’utilise juste de nouveaux outils pour produire de l’énergie verte.
Vous avez grimpé tous les échelons dans votre secteur, le BTP. Quels conseils donnez-vous aux jeunes entrepreneurs ?
M.J. Qu’au bon sens, il faut savoir ajouter de l’intelligence situationnelle. Et qu’on peut avoir 299 échecs et 1 réussite après trois ans de travail, c’est la vie, c’est l’apprentissage : let’s go! Au boulot !
Et qui vous inspirent ?
M.J. D’autres entrepreneurs mais aussiles athlètes handisports que nous sponsorisons et qui nous aident en mind-set (état d’esprit) : Hyacinthe Deleplace, paraskieur alpin et Ludovic Lemoine Ply, escrimeur en fauteuil, que nous allons soutenir aux Jeux olympiques Paris 2024 !
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